C'est la reprise en P1 liégeoise, Raeren-Eynatten peut-il aller au bout? Qui pour le maintien?
Raeren-Eynatten assume son rôle de (grand) favori dans la course au titre alors que le championnat reprend ce week-end.
- Publié le 18-01-2019 à 09h22
- Mis à jour le 18-01-2019 à 12h27
Raeren-Eynatten assume son rôle de (grand) favori dans la course au titre alors que le championnat reprend ce week-end. Raeren-Eynatten n’a pas fait que marquer des points - 41 pour être précis - dans cette première partie du championnat. L’équipe germanophone a aussi frappé les esprits. Et de quelle manière, à en croire le plébiscite récolté auprès de ses adversaires. Une unanimité que le solide leader est prêt à assumer d’ici la fin du mois d’avril.
"Quand on en est là après avoir rencontré toutes les équipes de la série, il serait bête de ne pas aller au bout des choses", confie Jonathan Négrin.
Un entraîneur serein, à l’image de tout le club frontalier, déjà heureux d’être devenu une valeur sûre de la série depuis son accession à la P1 en 2012. "Les dirigeants ne mettent aucun frein, jure le coach. Raeren-Eynatten a grandi tranquillement depuis la fusion il y a 2 ans et demi. Tout a été mis en œuvre pour doter le club d’une base solide, à tous les niveaux. Les infrastructures sont bonnes et les finances sont saines. Si le sportif nous mène en D3, le club ne sera pas pris au dépourvu."
Chez les Jaune et Noir, cette saison n’est finalement que la continuité de la précédente, bouclée, rappelons-le, par 2 échecs de montée au tour final. Au moment de la reprise, le viatique en faveur des Raerenois est de 6 points à 11 journées du terminus. Il est autant dû à la régularité de métronome affichée depuis 15 matchs par le leader qu’à la baisse de régime de son dernier rival, Wanze Bas-Oha.
"Les joueurs, surtout, se sont pris au jeu", certifie Négrin, qui a lui-même vécu trois montées comme footballeur. "Je sais qu’ils ne vont pas prendre les choses à la légère. Il y aura des matchs où l’équipe devra s’arracher, peut-être tous d’ailleurs, mais je n’ai aucune crainte sur leur volonté de jouer le coup à fond. Notre victoire (1-4) en coupe à Aubel est le signe qu’ils ne veulent rien lâcher. Je pense même que certains ont connu la P3 avec le club. Pour eux, la récompense serait belle d’amener Raeren à un niveau jamais atteint."
Le plan de marche est clair : griller le plus tard possible ses 2 jokers, histoire de tuer dans l’œuf tout (semblant) de suspense. Puisque c’est ainsi sur le papier.
Cointe, la descente infernale
Pour le maintien, cela risque d’être plutôt serré. Le football champagne, ce n’est pas pour cette année en P1. Trooz, Rechain, Sprimont, Beaufays, Cointe ou encore Braives sont autant de clubs pour qui la troisième tranche s’annonce compliquée : le maintien au sein de l’élite provinciale est en jeu. Seuls deux points séparent la 11e de la 16e place. Même Aubel, avec cinq unités de plus, n’est pas encore à l’abri. Pour rappel, il y aura entre deux et quatre descendants.
Selon notre sondage, Cointe terminerait la saison à la dernière place, suivi de très près par Braives.
“Je ne vais pas dire que je suis surpris car nous sommes lanterne rouge depuis le début mais je suis content des résultats du sondage car j’espère que ça nous motivera encore plus pour tenter le sauvetage”, estime Johan Losciuto, le T1 cointois.
Même s’il reste une lueur d’espoir dans le chef du jeune coach, Cointe semble plutôt mal embarqué. Blessures et départs inopinés font en sorte que l’effectif du Chera a diminué de plus de moitié en quatre mois.
“C’est bien simple, j’avais 22 joueurs pour le groupe de P1. Aujourd’hui, j’ai du mal à en coucher 11 sur la feuille pour entamer un match. Dimanche, face à Braives, on s’est retrouvé à 12 et trois gars de P3 étaient titulaires.”
Avec un taux de présence très faible aux entraînements, rien ne semble devoir s’améliorer. “Le pire de tout, c’est que nous essayons de pratiquer un beau football. Mais les joueurs s’en fou**** royalement. Ils ont toujours des excuses pour tout et si l’on perd, ils préfèrent aller directement sur leur téléphone dès qu’ils sont dans le vestiaire. Heureusement, il reste un très petit noyau dur”, dit le coach aux idées claires. “Je voudrais tout de même remercier mes deux adjoints qui m’ont beaucoup soulagé cette saison. Pour tout vous dire, même avec la quarantaine ils arrivent à faire la différence à l’entraînement.”
“L’arbitre sert de punching-ball”
Jean-Noël Jacob, président du Bureau régional de l’Arbitrage de Liège, fait le point sur l’arbitrage depuis le début du championnat. “Sans aller trop en profondeur, les deux tiers de la saison se sont plutôt bien déroulés”, relate-t-il fièrement. Cependant, deux problèmes majeurs persistent.
“Même si sur le terrain on parvient souvent à contenir les joueurs, ce n’est pas toujours le cas des supporters. Souvent l’arbitre sert de punching-ball et il n’est pas rare d’entendre des insultes ou des marques de racisme. L’arbitre doit être considéré comme un partenaire et non un adversaire”, poursuit Jean-Noël Jacob. À ce propos, l’ACFF a organisé une journée de sensibilisation au racisme mardi dernier pour tous les arbitres de P1 et P2. Autre gros point noir qui en découle directement : le manque d’arbitres. “Les chiffres sont interpellants : en 2015, nous avions 616 arbitres qui ont couvert 10 580 rencontres. Trois ans plus tard, nous en avons 466 pour 12 004 désignations”, souligne le responsable du BRA, désespéré. “Sans prise de conscience, nous allons droit dans le mur.”
La P1 en chiffres
- 462: Nombre de buts inscrits depuis l’ouverture du championnat. Soit une moyenne de 3 buts/match.
- 23: Total de points qui assure déjà Raeren-Eynatten du gain de la 2 e tranche, clôturée ce week-end. Wanze Bas-Oha a remporté la première.
- 17: La dernière accession d’un club germanophone à l’échelon national remonte à 17 ans. C’était La Calamine, avec un certain Jo Négrin dans l’effectif !
- 1: Une seule équipe reste invaincue à domicile : Aubel. À l’extérieur, il n’y a plus de brevet d’invincibilité.